Après une journée complète
à laisser Vincent récupérer de son rhume ou autre saloperie
virale, on repart sur la longue route qui mène à Kiruna.
En sortant de Pajala, un
panneau annonce la couleur : KIRUNA 185km.
Bon...
Ben ya plus qu'à...
Nous n'avons pas fait 10km
que déjà l'ennui est là : la route, taillée pour les nombreux
camions qui l'empruntent, n'offre aucune surprise. C'est juste un
ruban de bitume purement utilitaire, traçant son chemin dans un
paysage monotone, emprunté à toute allure par les bolides
motorisés.
Nous nous faisons petits face
à ces monstres qui passent sans cesse dans les deux sens, emmenant
du minerai de Kiruna ou d'ailleurs, vers une destination
industrielle. Leur rugissement s'entend de loin et il nous arrive de
nous ranger précipitamment sur le bas-côté de peur de se faire
rouler dessus.
Quelques maisons abandonnées
témoignent ici d'une présence humaine avant l'exode rural. Sans
être vide, le pays est très peu peuplé. Quelques villages
parsèment la route, quelques maisons se cachent dans les bois le
long de la rivière, mais c'est tout.
Nous nous arrêtons le midi
au bord de la rivière et d'un antique bateau à aubes, dans un coin
étonnamment dépourvu de moustiques. Deux cyclo-touristes nous
croisent et nous les retrouverons plus tard à la supérette. En
route pour le cap nord par les sentiers, nos chemins se séparent
donc de suite.
La deuxième moitié de la
journée voit apparaître un peu de relief, pas assez accentué pour
nous offrir ces potentiels panoramas sur les immensités boisées que
nous traversons en aveugle.
On se pose dans le camping
moisi de Vittangi, après 120 longs et monotones kilomètres. Pas de
cuisine, pas de salle de vie, des moustiques en pagaille : restooooo
!
L'économie locale reçoit
donc notre contribution contre des hamburgers très honnêtes (avec
de bonnes frites !!!) et deux pintes.
À peine couché, le déluge
commence... et s'arrête au petit matin, nous laissant nous échapper
de ce traquenard à campeurs à l'aube (enfin, avant 7h).
La matinée, pluvieuse à
souhait, est encore plus chiante et pénible que la journée
précédente. C'est l'occasion de repenser à la définition du
trajet, qui ne donnait, pour passer de Suède en Norvège, qu'un
choix limité de grandes routes fréquentées...
Quand même, entre deux
camions, grosses averses et fessiers douloureux, nous apercevons des
bribes de paysage lapon, entre sapins rabougris et marécages, les
sommets des collinnes déchirés par la brume, quelques rares images
d'une beauté sauvage et inhospitalière.
Nous arrivons en début
d'après-midi à Kiruna. Les pistes cyclables sont là, le camping
proche, mais les derniers de ces 80 kilomètres sont pénibles pour
nous deux.
Cette salle de vie,
cuisine/salle à manger si répandue dans les campings nordiques,
apporte un immense réconfort au voyageur trempé qui doit essorer
ses chaussettes et vider ses chaussures. Car 6h de pluies régulières,
par ruissellement, condensation ou transpiration, auront eu raison de
nos habits !
Enfin Kiruna, porte d'entrée de la route jusqu'à Narvik, et plus loin les Lofoten. Nous sommes un peu déconnectés, fatigués par le trajet éprouvant, mais aussi surpris d'être dans ces endroits que l'on a vu si loin pendant si longtemps !
Pour fêter l'étape, on a fait péter le restaurant sami gastronomique le soir, c'était délicieux (et totalement exhorbitant) !
Désolé Annabelle pour la photo du centre spatial, il est à 45km au bout de ce cul-de-sac.
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