Enfin, on voudrait bien que
ce soit aussi facile que ça, mais la réalité est toute autre :
partis de Saebo, quasiment au niveau de la mer, nous comptons passer
un col à 1250m, et ça attaque vite et dur !
Pour monter, il y a
normalement deux routes. L'ancienne route, fermée à la circulation
automobile, est dédiée aux piétons et vélos. Elle est extrêmement
sinueuse, étroite, plutôt pentue (8%) et les quelques tunnels qui
la parsèment sont très courts, mais plutôt bruts et sans
éclairage. La nouvelle route a une pente plus régulière et modérée
(7%) et est surtout parfaitement adaptée au passage dans les deux
sens de camping-cars et camions. Par contre, elle emprunte beaucoup
de tunnels.
On croyait y échapper, mais
non, nous devons finalement quitter l'ancienne route, sans doute pour
cause d'éboulement, pour suivre un tronçon de la nouvelle. C'est
juste pour le plus long tunnel, celui de 2km qui monte en colimaçon
DANS la montagne. On passe donc un relativement mauvais moment, à
deviner où mettre nos roues dans cette semi-obscurité car c'est
éclairé, mais pas vraiment assez pour voir, et suffisamment pour
que le phare avant du vélo ne serve à rien...
Sortis de là, on respire et
on reprend l'ancienne route qui n'en finit pas de monter,
heureusement à peu près à l'abri du soleil qui tape dur.
On passe une grande chute
d'eau (140m), malheureusement pas très photogénique, pour arriver à
750m d'altitude sur le contrefort du plateau, petit vallon verdoyant
parsemé de “cabanes”. Ce sont des habitations de vacances,
normalement extrêmement simples et rustiques, mais ça ressemblait
plus ici à une zone résidentielle...
La montée continue plus ou
moins doucement, les arbres se raréfient puis disparaissent peu
avant le col. Ça y est, nous sommes sur le plateau de
l'Hardengervidda !
Il est difficile de rendre
sur quelques pixels la beauté et l'immensité du lieu qui vous
envahit. La route trace son chemin à peu près plat dans un paysage
dénudé et gigantesque, le regard parcourant sans problème une
centaine de kilomètres.
On en prend plein les yeux,
et sans le traffic motorisé pas très amical, ce serait
extraordinaire ! Quelle sensation grisante de liberté !
La fin de journée
approchant, nous commençons à chercher un des campings marqués sur
les cartes. Vaste blague, il n'y a que des hôtels en guise
d'hébergement sur le plateau. Il est aussi difficile de trouver un
coin pour planter la tente sur cette étendue balayée par le vent,
au sol irrégulier recouvert de lichens, de mousses ou de rien !
Il nous faut donc continuer,
malgré une grosse fatigue, vers le camping suivant marqué sur notre
carte. Las, nous n'en trouvons aucun et finissons par arriver à
Geilo à 21h passées.
On dérange visiblement le propriétaire du
camping, mais nous avons notre emplacement et la promesse d'une
douche chaude... demain matin !
Nous finissons de manger à
23h30 avec les reliquats de luminosité du moment et nos amis les
moustiques, qui ne soutiennent aucunement la comparaison avec leurs
homologues finlandais.
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